Sisyphe - Antoine Brea
Chers tous,
"Dans tout ce qui est réel", écrit Rilke à un correspondant*, "on est plus proche et plus familier de l'art qu'en exerçant une de ces professions semi-artistiques et irréelles qui reflètent une proximité d'avec l'art, mais, en fait, nient et attaquent l'existence de tout art, ce que fait, par exemple, toute la profession journalistique, presque toute la critique, et les trois quarts de ce qu'on appelle littérature et qui se réclame de ce nom."
Me voilà à l'aise pour vous dire qu'en plein réel comme je nage, je dois boire de grandes tasses d'art total sans même pas m'en rendre compte. Tout glapissement sur mon sort mis à part, je manque de temps à cause de la vie mais j'avance. Sans anticiper de trop, je peux annoncer que mes prévisions quant à l'achèvement et la publication dans un lointain futur de ma "traduction" de l'Enfer de Dante sont révisées à la baisse. Vous mourrez un jour mais vous m'aurez lu.
Or si je transpire à gros jus pour rouler le rocher de mon Dante, que tous mes efforts sont tendus pour m'en désobséder un bon coup, il n'est pas surprenant que chacune de mes lectures du moment m'y ramène.
J'en dis un mot dans ce qui arrive.
Je fragmente en plusieurs morceaux pour ne pas fatiguer vos yeux ni vos cerveaux.
Votre Sisyphe Brea
* Rainer Maria Rilke, Lettres à un jeune poète (trad. et présentation de Marc B. de Launay, éd. bilingue), Paris, Gallimard (coll. "Poésie"), 1993, pp. 127-129.
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