nous
n'avons pas assez de mots pour traiter la vie. il faudrait la traiter
en permanence. comment je retraite la vie. je n'ai pas tous les mots.
les mots ne sont d'ailleurs pas les miens. je n'ai jamais eu de quoi
bien traiter la vie avec les mots. tous les mots m'ont manqué
au moment opportun. jamais je n'apparais au moment où il faut
dans mes mots. car déjà ils ne sont pas de moi et moi
je ne suis pas non plus dans la vie vraiment. car je ne suis pas dans
un moi. ou dans un mot. ou alors c'est un moi-mot enfoncé au
dernier degré. entassé dans la vie qui est pleine de
mots-à-moi. les mots-à-moi qui ne traitent de rien. les
mots-à-moi qui n'ont guère de vie et qui nous
remplissent à chaque moment pour nous faire croire en la
pensée mienne. que la pensée mienne sauvera la vie à
moi. alors qu'il ne faut pas penser la vie de moi et avoir la pensée
sauve. il faut juste la traire. trayons la pensée-sauve dans
la vie mienne de ses mots et voyons si le liquide est encore
imbuvable. si l'on ne peut y boire c'est qu'il n'y a pas de vie à
moi dans cette vie-là. car la vie mienne a trop abusé
de mots. les mots sont trop gros. ils enflent. ils ont été
pensés. les mots ont été chargés pour
nous faire croire en la vie de moi. on nous a chargé de
croyances pures et de pensées éclairées. alors
que les phrases devaient tordre l'émotion. l'émotion en
parole de quelqu'un qui vient de moi pour se faire traiter plus bas
que terre par lui. tout ce qui a fait jusqu'ici sa vie à lui.
tout ce qui l'a rempli et qui maintenant lui crache à la
figure. la parole avance toujours masquée.
de
toute façon nous sommes seuls, définitivement seuls,
rien ne peut venir nous la chauffer, la place est la place d'un qui
est seul, qui est nu et a froid, c'est-à-dire que même
si l'on nous la chauffe en nous disant d'éviter de nous
révolter et que nous pensions d'ailleurs que la révolte
n'est que dans le cri, même si nous pensons le cri ou si nous
pensons la parole comme un cri dans l'espace, ou si nous pensons le
geste ou la pensée comme l'ultime révolution, nous
aurons tort. les vrais révolutionnaires sont seuls et haïs
d'eux-mêmes. alors, seuls on nous fera croire qu'il y a les
autres qui suivent aussi le même enseignement, que tous ont été
retenus à ne pas partir en vrille hors d'eux-mêmes,
c'est-à-dire de cet enseignement qui serait la vraie
révolution et dans le meilleur des cas nous ferons taire la
révolution par le chacun pour soi révolutionnaire, et
si nous ne nous taisons pas nous serons seuls aussi, nous serons tous
des ennemis farouches à la solitude, alors enfermés
dans nos principes ou contre tous les principes et même les
nôtres, ceux qui nous soutiennent et qui, au fond, ne nous
soutiennent pas, car ils ne se soutiennent pas par eux-mêmes,
personne n'est soutenu en principe dans sa place, personne n'a de
place dans son soutien principal à lui-même, tout le
monde est vendu à la probabilité de l'autre, rien n'est
plus probable, car non-improbable, nous croyons trop en
l'improbabilité, trop de chaudes larmes sont versées
sur le sujet trop voyant de l'improbable alors que devant nous
s'affiche le paysage qui illustre nos mots et nos mots qui sortent
viennent de cet air, l'air qui agite cette image et qui n'a jamais
probablement appartenu à quiconque et donc à n’importe
quel révolutionnaire sur une quelconque place.
toi
t'aimes bien les bons petits culs, t'aimes bien ça voir les
petits culs tout bons, t'aimes bien voir un bon petit cul passer, un
bon petit cul papoter ou passer, hein ouais t'aimes bien voir ça,
le bon petit cul qui demande pas son reste et passe, qui passe et qui
rapasse, mais le bon petit cul ne demande pas mieux de rester, le cul
petit tout bon qui demande pas son reste mais reste tout de même,
t'aimes bien ça hein, t'aimes bien que le petit cul tout bon
reste sur place, pour ça t'aimes bien que ça t'écoute
un bon petit tout cul, que ça se tende bien de par le cul le
petit cul tout bon, que cul tendu te soit tout ouï, qu'il soit
tout oui le tout bon petit cul tout ouï, qu'un petit tout bon
cul comme ça c'est bon pour n'être qu'un petit cul après
tout, pourquoi ce n'est pas qu'un tout bon petit cul qui passe et qui
rebondit quand on l'appelle, quand on le retient pour qu'il fasse un
gros oui le tout petit bon cul tout ouï à toi, car c'est
à toi qu'il est le petit bon tout cul n'est-ce pas, et ça
t'aimes bien, t'aimes bien avoir ton tout bon petit cul et qu'il te
dise que oui, que ça dise oui à tout, à tout
bout de champ le tout bon cul petit qui passe et qui rebondit, c'est
ça que t'aimes au fond, au fond du fond t'aimes bien les tout
bons petits culs qui passent, qui passent et qui rapassent, les bons
petits tout culs qui ne restent pas en place
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