Huguette Despault May |
comme ces bêtes qu'on achève
à l'abattoir
je suis coupée en deux
par le milieu
le sexe
les côtes
une oreille pour l'un
une oreille pour l'autre
et les mots à moitié
qui font des bulles
dans ma moitié de bouche
ma moitié de cerveau
qui coule
sur ma moitié de joue
mon corps
ce qu'il en reste
planté
sur une jambe unique
qui tangue qui semble
qui fait semblant
ce grand écart facial
entre deux océans
ma couenne tannée
caisse de résonance
tambour sans peau
contre les os
la musique des longs
couteaux
* Comme dans le cochon, tout est bon chez Murièle Modély.
A consommer sans modération ! Le jarret ci-dessus est débité sur l'étal
John Deakin, Bacon with Meat, 1960 |
votre illustration est superbe, c'est celle là que j'aurais voulu mettre en accompagnement de mon texte ;)
RépondreSupprimer...et merci pour les relais
Cette photo "colle" parfaitement à votre texte. Je l'avais déjà utilisée comme illustration d'un extrait du Théâtre et la Science d'Antonin Artaud ( http://lautrehidalgo.blogspot.fr/2012/10/ce-creuset-de-feu-et-de-viande-vraie.html ). Elle trouve avec "Comme ces bêtes qu'on achève" une bien meilleure place...
RépondreSupprimerChaque jour, transmettre le témoin, oui... avec parti pris : puisque "l'on s'exprime beaucoup mieux par les textes des autres, vis-à-vis de qui on a toute la liberté de choix, que par les siens propres, qui vous fuient comme s'ils le faisaient exprès au profit des parts de Dieu ou du diable" (Chris Marker - L'homme et sa liberté - 1949), chaque jour, je choisi "un casse-tête pour fendre le crâne du monde" (Vladimir Maïakovski).
Vos tomahawks sont des bonbons qui parlent et font bander le cerveau...*
Au plaisir. Merci pour vos textes. Vraiment !
krrr.
* Arno serait-il un de vos lecteurs ?