Monde, sois. - Catherine Ferrière Marzio // Andrea Zanzotto





Comme les ombelles sont belles dans ce gris presque bleu presque bleu ... parce que c'est au bout de toi que le parler navigue... comme les ombelles sont belles...parce que l'esprit y vit en ce pays des rives... dans ce gris presque bleu presque bleu...nous sommes extrêmement.
...comme les pierres des fonds emprisonnent les verts presque noirs presque noirs... il y a du sauvage dans le langage...nous sommes silencieusement.
... les pierres emprisonnent les verts de l'ombre noire de ton noir... sauvage langage... nous sommes... et les ombelles sont.



Bertrand Lamarche, Le terrain ombelliférique, 2006

 
Au monde

Monde, sois, et sois bon ;
existe bonnement,
fais que, cherche à, tends à, dis-moi tout,
et voici que je renversais, éludais
et toute inclusion n'était pas moins
efficace que toute exclusion ;
allez, mon bon, existe,
ne te recroqueville pas en toi-même, en moi-même

Je pensais que le monde ainsi conçu
dans ce super-choir, super-mourir,
le monde ainsi adultéré,
était seulement un moi mal décoconné,
que j'étais indigeste, mal imaginant,
mal imaginé, mal payé
et non pas toi, mon beau, pas toi, « saint » et « sanctifié »,
un peu plus loin, de côté, de côté

Fais en sorte d'(ex-de-ob, etc.) - sistere
et au-delà de toutes les prépositions connues et inconnues,
aie quelque chance,
fais bonnement un peu ;
que joue le mécanisme.
Allez, mon beau, allez.

Allez, münchhausen.

 
Andrea Zanzotto, in La Beauté
Traduction Philippe Di Meo - Ed. Maurice Nadeau – 2000 – p. 81

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