manuscrit et dessin - Jacques Vaché
X. le 16-6-17
Mon cher ami,
J'ai reçu hier au soir votre mot. Je me permets d'inclure y cette
sorte de lettre une sorte de dessin. Car décidément je ne peins
plus qu'à l'aide d'encres de couleur.
Ainsi que je l'annonce à M. J. Cocteau je fais du plaisir de vous
voir presque bientôt. Croyant qu'on me laissera débarquer le 23
après-midi à Paris. Et de la sorte je pourrais fort bien aller voir
« les Mamell de Tirésias » de Guillaume A. – sur
lequel – et ceci est une autre Histoire – je maintiens cet
après-midi mon jugement – Vous ai-je dit vraiment que Gide était
froid ?
Troisième reprise de ce mot – ÇA COMMENCE À M'AGACER –
Apparitions des pantins brisables qui s'enquièrent ou vous font
plaisir ! – J'abats le quatrième. Well.
Avez-vous reçu, il y a bientôt un mois, il me semble, – un
individu souriant, très énervant, avec des figures alentour qui
m'ont fait bien des fois – de colère – éclater de rire un peu ?
– Il avait présidé, je crois, un certain temps à mes ébats
guerriers et je serai, je l'avoue, déçu d'une perte – casse –
Et il fait une chaleur pleine de mouches et d'odeurs de boîtes de
conserves entr'ouvertes.
Je suis votre serviteur.
Jacques Tristan Hylar
Jacques
Vaché – lettre à André
Breton
in
soixante-dix-neuf lettres de guerre
jeanmichelplace
- 1989
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