Il
faut pouvoir penser à partir de la douleur et du rire philosophique. La
pensée est quelque chose qui se veut libre et
en dehors du corset sectaire des générations d’oubliettes.
Générations à tête de linotte. Tête d’alouette. Générations je te
plumerai. Générations je te tiens tu me tiens par la barbichette.
Générations ainsi font font font font. Génération trempez là dans
l’huile et génération trempez là dans l’eau. Générations les pires ou
les moins douées depuis belles lurettes. Car la pensée veut
aussi le chant mais sorti. Le chant sorti et qui aurait déjà trop
subi tous les encombrements de générations. Les encombrements de
générations sont les mains et la langue. La voix. La langue et
les mains sont les encombrements de leur pensée. Alors la pensée
peut s’amuser. La pensée peut jouer avec le cri et avec les gestes dans
tous les sens pour traduire son inexistence et s’échapper
des générations. La pensée profite de son élan pour sauter dans
l’air. Les générations ont le nez en avant. La pensée est ce qui réclame
le plus d’air. Les générations respirent. La pensée c’est
du jet vers le dehors. Les générations sautent. L’expulsion du
sensible au dehors. Sensible qui veut dire : j’ai pris suffisamment de
coups dans la poire pour vouloir et pouvoir. Pouvoir et
vouloir. Et tout ça hors de ma poire. Hors de toute poire et sauter.
Le saut dans le vide de la pensée grâce à tout ce qui est possible de
faire. Avec tous les encombrements de corps et les coups
de pied au cul de l’existence. La pensée c’est des bosses et des
coups dans la poire. C’est aussi le ramassement de l’intérieur pour un
soulèvement possible hors du corps. Grâce à tout ce qui
forme le corps. A son côté empâté et impossible. Grâce à toute la
finesse écrasée des organes. Finesse et écrasement, entre les deux mon
cœur balance. C’est-à-dire qu’entre les deux la pensée
circule et s’échappe. Le chant est une forme d’échappée du corps.
Tout comme le geste. Les gestes s’échappent eux aussi. Les échappées du
peloton. Car le corps est une sorte de peloton
d’exécution. Tout doit mourir dans le corps. Rien ne subsiste. Alors
les gestes vont dans tous les sens. Et les sens se répartissent dans le
corps. Les sens provoquent la respiration du corps
pelotonné. Jusqu’au moment où celui-ci décidera, d’un commun accord
avec lui-même, qu’il faudra tout ratatiner dans la mort.
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