Don Hudson |
.1.
le
romani, apparenté à l’hindi, existe depuis plus de
mille ans
ce que nous
avons vu, c’est une politique cohérente et systématique
en faveur de la classe dominante
un
réalisateur français, d’origine algérienne,
s’est autorisé à voir la guerre d’Algérie de
« l’autre côté »
bien
conseillés par des avocats fiscalistes, les contribuables les
plus aisés peuvent ainsi se rapprocher de l’impôt zéro
et parfois l’atteindre
on a des
codes : honneur, respect, famille, ne pas s’attaquer aux
pauvres, aux enfants ou aux vieux
permettre à
la finance d’asseoir son pouvoir sur l’économie et de
transformer la bourse en casino
sur une
superficie comparable au tiers de la France vivent 120 000 âmes :
les ethnies Curripaco, Baniva, Yanomani, Baré, Saliva,
Yabarana, Jiwi, Piaroa, Piapoco, Cubeo, Panare
aujourd’hui,
globalement, ce sont les entreprises qui financent les actionnaires
au lieu du contraire
un poème
ou une nouvelle, chez lui, c’est un peu la même chose :
un fragment, une déflagration, des flots d’amertume, des
césures, des silences
d’autres
diraient pure banalité, d’autres diraient encore affreux
désespoir
.2.
le
logiciel néolibéral est toujours le seul présenté
comme légitime, malgré ses échecs patents
la première
population rom arrive en France en 1420
l’explosion
des dettes publiques est la conséquence des plans de sauvetage
de la finance et de la récession provoquée par la crise
bancaire
la loi du 23
février 2005 reconnaissait le « rôle
positif » de la colonisation
les salariés
de l’équipement automobile Continental ont été
licenciés en 2010 alors qu’ils avaient accepté, deux
ans plus tôt, les sacrifices financiers que leur demandait la
direction en échange d’un hypothétique maintien
d’emploi
la famille
joue un rôle très important
les discours
martiaux du « tout sécuritaire »
compliquent énormément le travail des policiers sur le
terrain
cuisiner
relève de la lenteur et de l’ombre
il s’agit
bien d’adapter, coûte que coûte, les sociétés
européennes aux exigences de la mondialisation
peut-on
parler de noir et blanc comme on l’entend d’ordinaire ? si
ses blancs à l’inquiétante radicalité évoquent
bien souvent des précipices, ce sont paradoxalement ses noirs
ténébreux qui nous empêchent d’y tomber
Photo Andreas Gursky: La bourse de Tokyo
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Comment ouvrir le poème au monde de l’argent et du pouvoir, qui sont si manifestement ses antithèses ?Je n’ai pas vraiment trouvé de réponse. Victor Hugo a fait de très beaux poèmes politiques… Mais c’était une autre époque, et puis c’était Victor Hugo.Malgré tout, j’essaie. Ne trouvant pas crédible (pour l’instant, en tout cas) de parler moi-même, en mon nom, de tels sujets, j’ai décidé d’emprunter les discours des autres. J’ai donc réalisé deux séries de « copié-collé » à partir de phrases trouvées dans des journaux et des magasines en 2010.La première de ces deux séries est parue récemment dans le n° 42 de Traction-Brabant. Patrice Maltaverne (le patron du poézine) l’avait légèrement modifiée, avec mon plein accord bien sûr ; je donne ici la version première.
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