Vous ne savez pas, vous autres,
pourquoi ils ne dévorent pas les os de votre tête, et qu’ils se
contentent d’extraire, avec leur pompe, la quintessence de votre
sang. Attendez un instant, je vais vous le dire : c’est parce
qu’ils n’en ont pas la force. Soyez certains que, si leur
mâchoire était conforme à la mesure de leurs vœux infinis, la
cervelle, la rétine des yeux, la colonne vertébrale, tout votre
corps y passerait. Comme une goutte d’eau. Sur la tête d’un
jeune mendiant des rues, observez, avec un microscope, un pou qui
travaille ; vous m’en donnerez des nouvelles. Malheureusement
ils sont petits, ces brigands de la longue chevelure. Ils ne seraient
pas bons pour être conscrits ; car, ils n’ont pas la taille
nécessaire exigée par la loi. Ils appartiennent au monde
lilliputien de ceux de la courte cuisse, et les aveugles n’hésitent
pas à les ranger parmi les infiniment petits. Malheur au cachalot
qui se battrait contre un pou. Il serait dévoré en un clin d’œil,
malgré sa taille. Il ne resterait pas la queue pour aller annoncer
la nouvelle. L’éléphant se laisse caresser. Le pou, non. Je ne
vous conseille pas de tenter cet essai périlleux. Gare à vous, si
votre main est poilue, ou que seulement elle soit composée d’os et
de chair. C’en est fait de vos doigts. Ils craqueront comme s’ils
étaient à la torture. La peau disparaît par un étrange
enchantement. Les poux sont incapables de commettre autant de mal que
leur imagination en médite. Si vous trouvez un pou dans votre route,
passez votre chemin, et ne lui léchez pas les papilles de la langue.
Il vous arriverait quelque accident. Cela s’est vu. N’importe, je
suis déjà content de la quantité de mal qu’il te fait, ô race
humaine ; seulement, je voudrais qu’il t’en fît davantage.
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