Laisse-moi prendre du champ - Claude Cahun





Laisse-moi prendre du champ. Tu m’as fait mal. Tu ne peux pas comprendre ça. Mesurons-nous. À distance. Qu’y a-t-il de commun entre ta logique absurde et ma sensibilité souveraine. (Je te hais ! je me méprise — avec tous les changements de pronoms que notre déclinaison personnelle du silence et notre conjugaison du verbe aimer comportent.) Que veux-tu, nous ne nous ressemblons pas.
Oui, mais…
Nous ne nous ressemblons pas : tant mieux. C’est assez d’un dans la maison. “One smoking in the house is plenty”, disait Bob."

Claude Cahun - Aveux non avenus
Éditions Jean-Michel Place - 2002 

 

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