Votre pensée
qui rêvasse sur un
cerveau ramolli
tel un laquais adipeux,
vautré sur une banquette graisseuse,
je l'exciterai par la
loque ensanglantée du cœur
me moquant tout mon soûl,
insolent et caustique.
Je n'ai pas un seul cheveu
gris dans l'âme,
aucune tendresse sénile !
Le monde retentit
qu'entonnerre ma voix
et j'avance – beau
de mes vingt-deux ans.
Délicats !
Vous couchez l'amour sur
les violons,
les rustres le couchent
sur les timbales,
Mais pouvez-vous comme moi
retourner votre peau
pour n'être plus de haut
en bas que lèvres ?
Apprenez ceci :
digne employée de la
ligue des anges
toute en batiste de salon.
Et vous qui calmement
feuilletez les lèvres
comme une cuisinière un
livre de recettes.
Si vous voulez,
je serai tout de viande
déchaîné
- ou bien changeant de ton
comme le ciel, si ça vous chante,
je serai tendre,
irréprochablement.
Non plus un homme, mais un
nuage en pantalon !
Je ne crois pas à la Nice
des fleurs.
Par moi de nouveau sont
glorifiés,
les hommes chiffonnés
comme un lit d'hôpital
les femmes élimées comme
un proverbe.
Le
nuage en pantalon – Vladimir Maïakovski
Traduction
Charles Dobzynski
Le
Temps des cerises - 2011
se trancher la tête, trop sage, et devenir Maïakovski! ça vaut le coup!
RépondreSupprimerle programme : pisser, fendre des crânes, & se trancher la tête...
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