Le bleu mat - Jacques Izoard





 

Le bleu du bleu déchire l’ombre
ou défend l’incisive ardeur du lien,
du lieu précis et bleu. Bleu mat
de ce sable, de cette neige. Bleu

pervers d’un bleu d’outre. Le pal
très doux, le pal très dur. Bleu
de l’ombre où déjà j’expire, où
j’écris bleu d’ombre ou de castel.
Bleu du bleu. Bleu du bleu. Mat.
Mât mangé de la boucherie. Bouche
de bleu défunt, de bleu précis.
Bleu plié, bleu de femme, de femme.
Je désirais le bleu délice
d’une rivière au point du jour…
Et je serrais mes épis, mes tiges.
Je renonçais à l’herbe, au grave
instinct d’être seul près du soc.
Parleur parlant de paroles
ou de voix tendue de bouche à roc.
Mais le bleu du bleu effilé
emporte le bleu mat, le castel.
Bleu caressé des tempes.
Bleu au secours du bleu mat,
de ce bleu bleui de bleu,
du petit bleu qui court,
prince d’ibis et de béatitude.


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