Ah ! les petites robes paysannes - Arno Schmidt






Soldes d'été chez Gellermann : 2 énormes papillons en tissu enflaient leurs mignonnes ailes à pois ; l'habituelle cataracte de robes lavables écumait sur les marches des rochers en papier bleu, « où le peuple des Catadupes n'entend point les chutes du Nil » ; sur un panneau-bouclier la rosette de yatagans faite de cravates (d'ailleurs qui donc a inventé le terme de « régate » ? Ou encore : où apparaît-il pour la première fois dans la littérature ?). Au mur, une jambe tillergirlait, Passe-muraille : pour montrer les perlons (tout en haut, un petit col de dentelle pour exciter encore un peu plus l'imagination. Couleuvrine). De maigres gants de soie jaune palpaient avec une avidité d'impuissant des slips feuille-de-vigne. Au fond, une robe violette marchait majestueusement (sur des seins de chemisiers chus). Ah ! La fleuritude et la petipoissitude des petites robes paysannes !

Le coeur de pierre - Arno Schmidt
Traduction Claude Riehl
Editions Tristram - 2002

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