Dans
les rues, les lieux de débarras, les terrains vagues, circulent les
chiens.
Savants
en odeurs, ils fouillent les derniers détritus qui viennent d'être
jetés. Attentifs, l'air d'experts. Jamais on ne les voit se pencher
sur une rose ou une violette (senteurs pour ceux qui n'ont pas de
nez, comme les couchers de soleil sont splendeurs pour ceux qui ne
savent se servir de leurs yeux. Le genre même de l'amateur). Un
sacré dossier qu'ils ont dans la tête, constamment tenu à jour.
Qui connaît mieux la carte des puanteurs ? Les parfums ne les
distraient pas, mais un horizon de rêve se lève pour eux de dessus
les zones aux sécrétions les plus intimes, les plus révélatrices.
Là-dessus, ils pensent. Compris ! Ils savent à présent. Ces
innocents nous reviennent alors, sans transition, affectueux, avec le
regard de l'heureuse conscience.
Henri
Michaux
Merci Seb !
pensé à toi en lisant snyder dernièrement
RépondreSupprimeret je vois qu'il est déjà présent coyote
& oui j'ai déjà mis ce texte il y a quelques mois : http://lautrehidalgo.blogspot.fr/2014/05/un-festin-de-baies-gary-snyder.html
RépondreSupprimerIl est tiré du recueil que j'avais emprunté à la médiathèque : ARISTOCRATES SAUVAGES (THE ETIQUETTE OF FREEDOM) de Jim Harrison et Gary Snyder. http://www.lemonde.fr/livres/article/2011/11/24/aristocrates-sauvages-de-jim-harrison-et-gary-snyder_1608387_3260.html
Parfois ce blog est mon aide-mémoire... J'y poste des textes trouvés dans des livres empruntés qui m'ont plu...
& comment qu'il va le coyote ?
krrr.