Il faut pouvoir penser... - Charles Pennequin






Il faut pouvoir penser à partir de la douleur et du rire philosophique. La pensée est quelque chose qui se veut libre et en dehors du corset sectaire des générations d’oubliettes. Générations à tête de linotte. Tête d’alouette. Générations je te plumerai. Générations je te tiens tu me tiens par la barbichette. Générations ainsi font font font font. Génération trempez là dans l’huile et génération trempez là dans l’eau. Générations les pires ou les moins douées depuis belles lurettes. Car la pensée veut aussi le chant mais sorti. Le chant sorti et qui aurait déjà trop subi tous les encombrements de générations. Les encombrements de générations sont les mains et la langue. La voix. La langue et les mains sont les encombrements de leur pensée. Alors la pensée peut s’amuser. La pensée peut jouer avec le cri et avec les gestes dans tous les sens pour traduire son inexistence et s’échapper des générations. La pensée profite de son élan pour sauter dans l’air. Les générations ont le nez en avant. La pensée est ce qui réclame le plus d’air. Les générations respirent. La pensée c’est du jet vers le dehors. Les générations sautent. L’expulsion du sensible au dehors. Sensible qui veut dire : j’ai pris suffisamment de coups dans la poire pour vouloir et pouvoir. Pouvoir et vouloir. Et tout ça hors de ma poire. Hors de toute poire et sauter. Le saut dans le vide de la pensée grâce à tout ce qui est possible de faire. Avec tous les encombrements de corps et les coups de pied au cul de l’existence. La pensée c’est des bosses et des coups dans la poire. C’est aussi le ramassement de l’intérieur pour un soulèvement possible hors du corps. Grâce à tout ce qui forme le corps. A son côté empâté et impossible. Grâce à toute la finesse écrasée des organes. Finesse et écrasement, entre les deux mon cœur balance. C’est-à-dire qu’entre les deux la pensée circule et s’échappe. Le chant est une forme d’échappée du corps. Tout comme le geste. Les gestes s’échappent eux aussi. Les échappées du peloton. Car le corps est une sorte de peloton d’exécution. Tout doit mourir dans le corps. Rien ne subsiste. Alors les gestes vont dans tous les sens. Et les sens se répartissent dans le corps. Les sens provoquent la respiration du corps pelotonné. Jusqu’au moment où celui-ci décidera, d’un commun accord avec lui-même, qu’il faudra tout ratatiner dans la mort.



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