Il n’y a de vigoureuse sécrétion mentale qu’à partir de s’alimenter aux crudités de la vie personnelle journalière. On fera bien de ne s’approcher qu’en rare occasion, à titre exceptionnel, en toute conscience du risque et prêt à s’en défendre, d’aliments déjà par d’autres digérés. 

Jean Dubuffet - Asphyxiante culture











– Envoyez les grenades, on va les faire sortir de leur trou à rats ! commandait Goémond d’une voix vibrante.
Plonk ! firent les fusils lance-grenades.

Jean-Patrick Manchette - Nada




Laisse-moi dire rien qu’une fois et pour toujours, pour que cela soit clair : Coyote n'appartient à personne - Peter Blue Cloud // Joseph Beuys




















Joseph Beuys - “I Like America and America Likes Me”



Coyote, Coyote s’il te plaît dis-moi
Qu’est-ce qu’un shaman ?

Je ne sais rien
du shaman.
Je suis moi-même docteur.
Quand je pratique la médecine,
c’est une affaire entre moi,
le malade,
et la Création.


Coyote, Coyote s’il te plaît dis-moi 
ce qu’est le pouvoir ?

On dit que le pouvoir
c’est l’habileté à démarrer
sa tronçonneuse
du premier coup.


Coyote, Coyote s’il te plaît dis-moi  
qu’est-ce que la magie ?

La magie c’est la première saveur  
des fraises mures, c’est aussi
un enfant qui danse
dans une pluie d’été.


Coyote, Coyote s’il te plaît dis-moi
pourquoi la Création existe ?

La création existe parce que je
suis allé me coucher hier soir
avec le ventre plein,
et quand je me suis réveillé
ce matin
tout était là.


Coyote, Coyote s’il te plaît dis-moi
à qui appartiens-tu ?

Si je me réfère aux toutes dernières
études, il y a certaines
personnes qui, sous couvert de poésie
ou de science,
me revendiquent
comme objet de conquête.


Laisse-moi dire rien  
qu’une fois et pour toujours,
pour que cela soit clair :
Coyotte
n’appartient à personne.


Peter Blue Cloud
Traduction Manuel Van Thienen - Anthologie de la poésie amérindienne
Bacchanales n°42 - revue de la Maison de la Poésie Rhône-Alpes



 






dégorger un peu d'acide - Jacques Vaché




Dessin de Jacques Vaché


Donc nous n'aimons ni l'ART, ni les artistes (à bas Apollinaire) ET comme TOGRAPH A RAISON D'ASSASSINER LE POÈTE ! - Toutefois puisqu'ainsi il est nécessaire de dégorger un peu d'acide ou de vieux lyrisme, que ce soit fait saccade vivement – car les locomotives vont vite.

Jacques Tristan Hylar

Jacques Vaché à André Breton – 18 août 1917
Soixante-dix-neuf lettres de guerre
Éditions jean michel place




le crâne du chien stellaire - Antonin Artaud




©2010 Dylan Menges



Avec moi dieu-le-chien, et sa langue
qui comme un trait perce la croûte
de la double calotte en voûte
de la terre qui le démange.

Et voici le triangle d'eau
qui marche d'un pas de punaise,
mais qui sous la punaise en braise
se retourne en coup de couteau.

Sous les seins de la terre hideuse
dieu-la-chienne s'est retirée,
des seins de terre et d'eau gelée
qui pourrissent sa langue creuse.

Et voici la vierge-au-marteau,
pour broyer les caves de terre
dont le crâne du chien stellaire
sent monter l'horrible niveau.


Antonin Artaud – l'ombilic des limbes





Cher Monsieur,
Ne croyez-vous pas que ce serait maintenant le moment d’essayer de rejoindre le Cinéma avec la réalité intime du cerveau.
[...]
Agréez, etc.

Antonin Artaud - l'ombilic des limbes



des moules de velours rouge lèvraient au sol avec des effleurements d'ivoire d'où se chamarraient des alphabets – Arno Schmidt // Egon Schiele #1





Egon Schiele


J'embrassai aussi son ventre-mirabelles, concave. Nous tombions de chus en chotements ; nos mains : s'accouplaient ! Je dus d'abord forcer la clôture rouge des bras, écarter un à un ses doigts-branches, avant d'arriver à saisir au bout de mes lèvres la tige fine et courte de sa tomate, elle se mutina, en grandisme mouveté, puis je l'avalai entièrement, elle voulut se soulever en tendre sédition (mais ne le pouvait) ; ainsi elle ne cria qu'une seule fois, tout bas et avec volupté ; ensuite la puissante tenaille des cuisses pinça à nouveau. (Nous nous chevauchions à bride abattue : à travers d'hirsutes forêts enchantées, les doigts broutaient, des bras couleuvraient, des mains voletaient chenapans rouges, (des ongles creusaient des éraflures d'épines), des talons tambourinaient des signaux de pic sous des aigrettes d'orteils, des yeux se languissaient de désir dans toutes les traces de pied, des moules de velours rouge lèvraient au sol avec des effleurements d'ivoire d'où se chamarraient des alphabets, des chuchots suçaient, des jus perlaient, alternativement, haut et bas.)



Paysage lacustre avec Pocahontas – Arno Schmidt

Traduction Claude Riehl

Editions Maurice Nadeau – 1994





Je me suis pâmé, il y a huit jours, devant un campement de Bohémiens qui s’étaient établis à Rouen. — Voilà la troisième fois que j’en vois — Et toujours avec un nouveau plaisir. L’admirable, c’est qu’ils excitaient la Haine des bourgeois, bien qu’inoffensifs comme des moutons. Je me suis fait très mal voir de la foule en leur donnant quelques sols — Et j’ai entendu de jolis mots à la Prud’homme. Cette haine-là tient à quelque chose de très profond et de complexe. On la retrouve chez tous les gens d’ordre.C’est la haine que l’on porte au Bédouin, à l’Hérétique, au Philosophe, au solitaire, au poète — Et il y a de la peur dans cette haine. Moi qui suis toujours pour les minorités, elle m’exaspère — Il est vrai que beaucoup de choses m’exaspèrent. Du jour où je ne serai plus indigné, je tomberai à plat, comme une poupée à qui on retire son bâton.

Gustave Flaubert.


impie - Perrine Le Querrec




christer strömhold


je perpétue - rien - déracine l'origine - tas de fumier - je pulse je pulse je pulse - à vide - trou noir - extrapole - étoiles neuves
je pire - à foison - or gras - trahison - je pris je prie je prie - nouveau nom - ascension du grand vertige
je précaire - libre - amasse les désirs - assurance vie - je proie je proie je prends - sans rapport - fécondité impie

fouaciers vs bergers - François Rabelais




Bruegel l'Ancien, Rixe de paysans


En cestuy temps, qui fut la saison de vendanges, au commencement de automne, les bergiers de la contrée estoient à guarder les vines et empescher que les estourneaux ne mangeassent les raisins.
Onquel temps les fouaciers de Lerné passoient le grand quarroy, menans dix ou douze charges de fouaces à la ville.
Lesdictz bergiers les requirent courtoisement leurs en bailler pour leur argent, au pris du marché. Car notez que c’est viande celeste manger à desjeuner raisins avec fouace fraiche, mesmement des pineaulx, des fiers, des muscadeaulx, de la bicane, et des foyrars pour ceulx qui sont constipez de ventre, car ilz les font aller long comme un vouge, et souvent, cuidans peter, ilz se conchient, dont sont nommez les cuideurs des vendanges.
À leur requeste ne feurent aulcunement enclinez les fouaciers, mais (que pis est) les oultragerent grandement, les appelans trop diteulx, breschedens, plaisans rousseaulx, galliers, chienlictz, averlans, limes sourdes, faictneans, friandeaulx, bustarins, talvassiers, riennevaulx, rustres, challans, hapelopins, trainneguainnes, gentilz flocquetz, copieux, landores, malotruz, dendins, baugears, tezez, gaubregeux, gogueluz, claquedans, boyers d’etrons, bergiers de merde, et aultres telz epithetes diffamatoires, adjoustans que poinct à eulx n’apartenoit manger de ces belles fouaces, mais qu’ilz se debvoient contenter de gros pain ballé et de tourte.
Auquel oultraige un d’entr’eulx, nommé Frogier, bien honneste homme de sa personne et notable bacchelier, respondit doulcement :
«  Depuis quand avez vous prins cornes qu’estes tant rogues devenuz ? Dea, vous nous en souliez voluntiers bailler, et maintenant y refusez. Ce n’est faict de bons voisins, et ainsi ne vous faisons nous, quand venez icy achapter nostre beau frument, duquel vous faictez voz gasteaux et fouaces. Encores par le marché vous eussions nous donné de noz raisins ; mais, par la mer Dé ! vous en pourriez repentir et aurez quelque jour affaire de nous. Lors nous ferons envers vous à la pareille, et vous en soubvienne ! »
Adoncq Marquet, grand bastonnier de la confrairie des fouaciers, luy dist :
«  Vrayement, tu es bien acresté à ce matin ; tu mangeas her soir trop de mil. Vien çà, vien çà, je te donnerai de ma fouace ! »
Lors Forgier en toute simplesse approcha, tirant un unzain de son baudrier, pensant que Marquet luy deust deposcher de ses fouaces ; mais il luy bailla de son fouet à travers les jambes si rudement que les noudz y apparoissoient. Puis voulut gaigner à la fuyte ; mais Forgier s’escria au meurtre et à la force tant qu’il peut, ensemble luy getta un gros tribard qu’il portoit soubz son escelle, et le attainct par la joincture coronale de la teste, sus l’artere crotaphique, du cousté dextre, en telle sorte que Marquet tomba de sa jument ; mieulx sembloit homme mort que vif.
Cependent les mestaiers, qui là auprés challoient les noiz, accoururent avec leurs grandes gaules et frapperent sus ces fouaciers comme sus seigle verd. Les aultres bergiers et bergieres, ouyans, le cry de Forgier, y vindrent avec leurs fondes et brassiers, et les suyvirent à grands coups de pierres tant menuz qu’il sembloit que ce feust gresle. Finablement les aconceurent et ousterent de leurs fouaces environ quatre ou cinq douzeines ; toutesfoys ilz les payerent au pris acoustumé et leurs donnerent un cens de quecas et troys panerées de francs aubiers. Puis les fouaciers ayderent à monter Marquet, qui estoit villainement blessé, et retournerent à Lerné sans poursuivre le chemin de Pareillé, menassans fort et ferme les boviers, bergiers et mestaiers de Seuillé et de Synays.
Ce faict, et bergiers et bergieres feirent chere lye avecques ces fouaces et beaulx raisins, et se rigollerent ensemble au son de la belle bouzine, se mocquans de ces beaulx fouaciers glorieux, qui avoient trouvé male encontre par faulte de s’estre seignez de la bonne main au matin, et avec gros raisins chenins estuverent les jambes de Forgier mignonnement, si bien qu’il feut tantost guery.
 
François Rabelais – Gargantua
Editions Marty-Laveaux - 1868





L’homme n’a jamais été destiné à être une machine. Le plus drôle, dans le cas de tous ces fameux systèmes utopiques de gouvernement, c’est qu’ils promettent toujours à l’homme de le libérer ; seulement, ils voudraient bien le voir fonctionner comme une pendule qu’on remonte tous les huit jours. Ils demandent à l’individu de se réduire en esclavage, histoire de libérer l’humanité entière. Curieuse logique !” 

Henry Miller - Sexus















Il faut bien que la pensée, quoiqu’elle y répugne, s’accommode de l’état de constante mutation de toute chose et devienne experte à manipuler des nuages dont la forme ni le lieu ne sont pas fixes mais transitoires et mouvants. C’est la mouvance et non la fixité qui doit devenir l’élément de mire de la pensée, son objet constant.

Jean Dubuffet - Asphyxiante culture - 1968

Nietzsche - Michel Leiris



Esprit de contradiction, fredaines, méfiance joyeuse, raillerie sont signes de santé ; toute forme d'absolu relève de la pathologie.
Friedrich Nietzsche
 





Son nom évoque un bruit de tisons qui s’affaissent entre des chenets, de fagots qu’on entasse pour dresser un bûcher ou de torche qu’on éteint dans l’eau ; peut-être aussi de feuilles sèches sur lesquelles on marche, d’allumette qu’on frotte et qui s’enflamme pour une brève illumination ou encore de jet de vapeur lancé par une locomotive au repos.



Michel Leiris - Frêle Bruit


lupus érythémateux - James Joyce






- Des traces de goupil ! L'animal qui saut-ressort ! Cherchez, cherchez, les braques de Fingal ! Ils jettent sur moi leur pédanterie pour me faire mourir de lupus érythémateux !

James Joyce 

des os surnuméraires - Murièle Modély





Personne ne dit que le mot est un os qui fore, l'infection creuse son trou, l'écorchure du genou,
l'escarre dans le cou. Personne ne soulève sous l'amoncellement d'os, les charniers dans les odeurs putrides, la boue, les vieilles eaux. Qui évoque seulement cette maladie-là qui rampe
entre les tempes
la page
noire

des os surnuméraires courant dans la poussière
écrit en cours
 







Un monde, une lueur, une fleur ? Ou bien luisant et tremblant, tremblant et se dépliant, lumière naissante, fleur qui s’ouvre, cela se développait, se succédant sans cesse à soi-même, éclatant en pourpre absolue, se dépliant et se décolorant jusqu’aux extrêmes pâleurs de rose, pétale par pétale, onde de lumière par onde de lumière, noyant les cieux tout entiers de ses flux de couleurs délicates, de plus en plus intenses.

James Joyce




Pendant cette année difficile, je dois bien reconnaître que j'ai été un niais sentimental, que j'ai manqué de rapidité, de ressort et surtout d'irrespect. A cause d'une éclipse dans ma faculté d'imaginer et de ressentir, je me suis laissé devenir humble et l'humilité ne me réussit pas. Je me suis noyé dans la déférence, considérant que les entreprises ou les raisons des autres valaient valaient probablement mieux que les miennes. Je ne me suis pas moqué assez.

Nicolas Bouvier - Carnets du Japon 1964 - 1970


Mais il y a des pierres qui vivent - Antonin Artaud




Roberto Rossellini / Stromboli / 1950 via Membrane





Il y a des pierres noires en forme de verge d’homme, et un sexe de femme ciselé dessous. Et ces pierres sont des vertèbres dans des coins précieux de la terre. Et la pierre noire d’Emèse est la plus grosse de ces vertèbres, la plus pure, et la plus parfaite aussi.

Mais il y a des pierres qui vivent, comme des plantes et des animaux vivent, et comme on peut dire que le Soleil, avec ses tâches qui se déplacent, se gonflent et se dégonflent, bavent les unes sur les autres, rebavent et se redéplacent, – et quand elles se gonflent ou se dégonflent, le font avec rythme et de l’intérieur, – comme on peut dire que le Soleil vit.
Les tâches naissent en lui comme un cancer, comme les bubons effervescents d’une peste. Il y a là-dedans de la matière pulvérisée et qui se ramasse, – comme des morceaux de soleil concassés mais noirs. Et, mis en poudre, ils occupent moins de place ; et c’est pourtant le même soleil et la même étendue et quantité de soleil, mais éteint par places, et qui rappelle alors le diamant et le charbon. Et tout cela vit ; et on peut dire que DES pierres vivent ; et les pierres de la Syrie vivent, comme des miracles de la nature, car ce sont des pierres lancées par le ciel.

Antonin Artaud - Héliogabale ou l'anarchiste couronné



J’ai cru que la montagne saignait que les morts marchaient que l’inconnu déferlait que le bois saignait que les hommes arrivaient que la femme m’emportait que le sol saignait que les maisons se déplaçaient que les mots saignaient que l’amour apparaissait que ma vie commençait que les moutons chantaient. Au fond de moi luttent dieux et démons, à l’aveugle je vous guide je me conduis.


Chantier traverses - Emmanuelle Grangé



Ne rien faire la conserver


Emmanuelle Grangé - Chantier traverses



Mars - Emmanuelle Grangé







Il ne dit pas,
ou bonne année, bon anniversaire.
À la bonne heure, il ne dit pas.
Il a creusé un terrier,
il a toujours son casque de cosmonaute,
un peu de terre dessus.
 
Il ne dit pas.
Il a des cheveux crabouillés par le service militaire
et, depuis, le front encore plus haut, le crâne basané.
Il a des certitudes estompées.
 
Il ne dit pas,
mais les grands yeux, oui,
comme ceux de la mère.
Il ressemble à la mère,
au péremptoire du père.
 
Il tempête au fond tout au fond,
rien ne se perçoit sous le casque.
 
La mère piquait sa robe cachemire
d’une fleur de satin jaune paille,
elle montrait ses bras
et les veines de ses mains;
elle plaquait ses courtes mèches blondes
et bombait le front.
Il attendait au salon,
elle lui proposait
de glisser les cigarettes menthol
dans l’étui ;
il en rangeait cinq
et claquait l’étui.
Il attendait le baiser
de celle qui partait dans la nuit
enveloppée d’une étole topaze.
Le baiser arrivait à son cou,
chatouillait son nez de sent-bon.
La porte se fermait douce.
Il appelait la station spatiale
dans son casque.
 
Il ne dit pas.
Il ne dit pas
il ne dit pas
Il appelle et dit bon anniversaire.
Il s’est souvenu
grâce au béquet sur le téléphone.
Il parle vite :
je suis fatigué, comme tout le monde
surtout ne t’inquiète pas
surtout bon anniversaire.
Je tourne pas rond, je suis fatigué
je prends la voiture parfois et je vais à Kehl…
 
Il disait, j’ai mal à la Kopf
quand il était petit, cosmonaute à Berlin.
Il n’a rien dit
quand on a envoyé la mère toute cramée toute dorée
dans son urne 
rejoindre l’océan.
 
 
Il tricotait des jambes
sur les plages de l’Adriatique.
Il se perdait.
Il disait son nom, 
de gentilles dames le ramenaient à sa mère
allongée sur le transat
lisant les Buddenbrook
à l’ombre safranée du parasol.
Elle était surprise du retour de son petit
qu’elle n’avait pas vu partir,
qui collait ses jambes aux siennes
qui lui tournait les pages.
Ils repartaient tous deux vers le lac de Constance.
Au matin dans le train,
elle tamponnait les tempes du gamin
d’un linge d’eau de camomille.
 
 
S’il pouvait il dirait.
Ou peindrait.
Il prend des semaines de repos,
il a mal à la Kopf ,
il déchausse son casque,
il me téléphone : bon anniversaire,
bons baisers, je suis en vacances.
Il dit ça, il s’enroule dans le plaid de La Montagne magique.
C’est toujours un peu difficile de suivre une étoile filante.
 

                                 Emmanuelle Grangé