Mayday Mayday - Annie Lafleur




Les yeux brûlent encore
des cerveaux toujours sur les bois durs
aggrippés au noir minuscule
se ruent sans tête baissée
on les empoigne
on se les enfourne dans le cri
Mayday Mayday
échappé des galères.
Autour des fêtes surgissent
d’une maison parfois
d’une croix
traInée dans la gorge et par la mouche
la pluie le soleil et le vent
mais le plus terrifiant
à grands pas de cloutées
ni homme-sang ni solide
plus toxique.
_
Des putains au soleil
échappées des vitrines
la fièvre écrasée
en énigme fixe
un demi-cirque répète
Mayday Mayday
ces faces miraculeuses
éteignent leur bout blanc
une fois reconnues
leurs cuisses abiment le cuir
Inmitraillable.
_
La reconnaître de nuit
à plat ventre
Mayday
aussitôt portée
d’épaule en épaule
guerriers et vidanges
lancés dans les haies
Mayday
la lumière
ne fera plus demi-cercle
et les bouches ouvertes.
_
La connaître au matin
les brouillards dédaigneux
les yeux terminés pareils
la guerre se voit
badges barrées au feutre
ils écrivent : Mayday
migrantes armées
un sirop raide les terreurs les creux
les terreurs les raideurs le fer
enfilé demi-tour partout
les horlogers leurs cicatrices
autour c’est la vérité.
_
Sans vent sec et sèche
embarrée amputée peignée
recousue asphaltée
mure sans soif en cité
en solo en toi lavée au boyau.
C’est elle et Mayday
la relever par les aisselles
la brocher pour qu’elle ne tienne
la faire dans les champs
les corridors les puits
les tannières
c’est leur bracelet
leur chose volée
à eux.
Sa tête sur les rails
d’un jouet
une hirondelle diluée :
mais à eux.
La joie aussi
sous des lustres de bave.
_
La connaître à midi
petits plats incendiés
à peine sauvages
et d’un seul corps
l’horizon couvre les fleurs en image
la solitude loin derrière
pour les briser ensemble
terre jaillissante
épaisse fumée
Mayday Mayday Mayday.


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