Je vous en redirai - Catherine Ferrière Marzio







La roche profonde
des dehors vus
des dedans crus
nous y sommes
nus
dans les obscurités.

Je vous en redirai.

La ligne des horizons est aux silences des bêtes.
Une telle affirmation est le fait élevé à la gloire du poète.
Est-elle vraie ?
Oui.
Elle qui dit.
Mais !
Les réalités des faims, des cris, des sangs, des vies ?

Les lignes des horizons traversent les bêtes et les gens
ou
sont traversées.

Maintenant écrire les peurs des gens.
Ces gravités
jouées en patiences.

Je connais plusieurs perdus
aux soirs
épelant les abandons
penchés aux miroirs
délivrant les sciences liquides
de nuits déshabillées

Nuits Femmes !

ouvertes sur
des puits
des puits pour y brûler.
« Pour sûr Pour sûr. »

Pour suivre !

Dans les yeux vivants des gens
se taisent des baisers et
je vois des mains des mains
à leurs peaux dévisagées
et j'entends les coups au dur des cœurs.

Je vous en redirai.

Et des vinasses perlées aux fronts d'autres guerriers
lient les outrages flambés aux sangs chauffés
alors des moins que silences crachent les rancoeurs érigées.

Des verdures engluées aux pavés frottent leurs chevilles
car les froids sont arrivés
les froids des presque faims même si dans ce pays...

Les froids comme des bois pour s'y cacher

Aujourd'hui !

Et il y a des nantis aux biles furieuses
disant aux pauvres et maudits
les tristes suffisances
d'accusations pieuses
et d'aigres remontrances
l'ordinaire l'ordinaire...
des vies meurtries.

« Faut les crever ! »
« Pour sûr Pour sûr »

Pour suivre !

Et il y a des nuits
des nuits quand le loup fuit
plus que lui
rondes noires
des coquelets rieurs
aux toupets
jaunâtres
lardés et tremblant sur pattes
des nuits qui prennent en traître
les peurs des pauvres êtres.

Infamies crues !

Nuits marines
avec étoiles cousues
aux torses des petits ?

« Pour sûr Pour sûr »

Poursuivre...

Je connais de vieilles rides
offertes à nos actualités
elles grelottent un peu
dans les vastes incuries
à elles pour mourir attribuées.

Leurs têtes dodelinent bleuies
en mise-en-plis
aux airs des temps d'antan
frileuses sous soleils
fiévreuses tout pareil
cavales têtues
car ce qui est tu...

Parleuses dans les yeux
ô douces oublieuses.
Et leurs mains vieilles
tentent de donner
encore encore
et de tout pardonner
« On peut être et avoir été. »

« Faut les aimer ! »
« Pour sûr pour sûr »

A suivre.

Et les vieilles rides sont aussi aux vieux
sous casquettes
droits !
Ou pas.
Aux vieux revenus
de vieilles guerres
de vielles convictions
de vieilles obéissances
des vieux ors
des vieux jours et des vieilles nuits
des vieux hommes
enfants maris
des vieux.
Quoi !
Vous avez compris
il y a toutes les peurs
et
les dire où importent les crimes.
Tout a peur. Tout incrimine.

« Quand on y pense. »
« Pour sûr pour sûr. »

Et il y a la fleur.

La bête.

Et ces façons d'écrire...
Aux mondes parleurs pas écriveurs ! Parleurs ! S'exclamant ! Enjôleurs ! Penchés joliment sur les peurs. Devisant en mathématiques les choses des sentiments. Parleurs ! Pas écriveurs ! Mollissant aux ventres en jets cliquetant. Prises syncopées des réalités comme images pixelisées.
« Faut le dire faut le dire. »
Mais !

L'oiseau revient dans son silence, bête. Il se passe autre chose dans les gouffres. 



 

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