Vaches en demi-deuil - Arno Schmidt




 I

Autrefois, dans ma jeunesse, moi aussi je me suis sans doute imaginé que le langage par mines et par gestes avait été inventé par des amoureux - tels des " petits voisins " prudemment tenus hors de portée de bras l'un de l'autre par des " parents sévères " ; (quoiqu'un pressentiment obscur me soufflât qu'ils se seraient petit à petit télégraphié, mimé, montré çà & là des choses peut-être graves ; spécial spécial.) Plus tard je me dis que cela eût pu être le fait de voleurs astucieux, la nuit, dans une bijouterie provisoirement éclairée ; ou aussi de politiciens abonnés aux écoutes, se reposant sur une pelouse, dans les Sept Montagnes, prêts à se coaliser. Aujourd'hui, je sais que ce furent forcément deux messieurs d'un certain âge à côté d'une scie circulaire ; après environ 40 minutes.
Arno Schmidt - Vaches en demi-deuil -Traduction Claude Riehl - Editions Tristram, 2000 - p. 75

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